Au commencement était le rite

De l'origine des sociétés humaines

A. M. Hocart

 

Traduit par Jean Lassègue avec Mark Anspach

Préface de Lucien Scubla

 

Ce livre est désormais disponible dans la bibliothèque numérique "Les classiques des sciences sociales" (Université du Québec à Chicoutimi)

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La mondialisation du rituel a largement précédé celle de l'économie. Le mariage et les funérailles ont été d'abord un privilège royal qui s'est étendu, par mimétisme, à toutes les couches de la société. Dans cet ouvrage paru en 1954 sous le titre Social Origins et publié pour la première fois en français ici, l'un des plus grands anthropologues du 20e siècle remet en cause nombre de nos certitudes et ouvre un champ de réflexion immense.

 

"Sérieux et intéressant."

Pour la Science

 

"Son esprit indépendant, souvent même déroutant, transparaît dans l'anticonformisme de toutes ses œuvres. Soucieux jusqu'au scrupule de préserver l'intégrité d'un témoignage, il opposait un scepticisme lucide à la facilité des idées reçues."

—Rodney Needham, préface au Mythe sorcier

 

"Hocart ne fut pas un homme mais un Bodhisattva."

—D. T. Devendra, assistant de Hocart à Ceylan

 

"L’initiative des Editions La Découverte / MAUSS est précieuse à un double titre. D’abord parce que l’ouvrage posthume d’Hocart conduit à son achèvement le système explicatif que l’anthropologue anglais avait entrepris de construire avec la parution, en 1927, de son premier ouvrage, Kingship. Et aussi parce qu’on y découvre cette grande préface de Lucien Scubla (37 pages pour un texte d’Hocart de 160 pages) qui est en fait une parfaite introduction à l’œuvre de l’auteur."

—Jean-Pierre Baud, Droit et cultures

 

Voici quelques extraits de la préface de Lucien Scubla :

"Hocart y soutient que les premiers rois furent des rois morts, c’est-à-dire des victimes sacrificielles (...) Le point de départ est l’unité de tous les rites, qui ressort de leur étude comparative (...) Cette parenté conduit à dresser leur arbre généalogique et à leur chercher une souche commune. Puisqu’ils proviennent tous du rituel d’installation du roi, il s’agit de savoir quelle est la forme originelle de la cérémonie royale. (...) La cérémonie d’installation, nous le savons bien, comprend toujours une mise à mort fictive suivie de renaissance. Puisque l’on fait semblant de tuer le roi, c’est qu’autrefois on le tuait réellement. On devenait roi en mourant comme victime sacrificielle, et le sacrement originel, le rite-souche auquel tous les autres rites se rattachent, est donc le sacrifice humain. Ce résultat à la fois confirme et renverse la théorie frazérienne. Le régicide n’est plus seulement une issue fatale, il est au principe même de la royauté. Chez Frazer, on tue le roi ; chez Hocart, on tue un homme pour qu’il devienne roi."

 

Pour une étude récente du régicide en Afrique, voir l'ouvrage magistral de Simon Simonse, Kings of Disaster